Chapitre 59: Les mercenaires et esclaves de la Galaxy Corporation
Frédéric’ Cino avait reçu l’autorisation de Raphaëlle Galaxy d’aller chercher ses hommes de mains dans le même endroit qu’elle : les prisons de haute sécurité. Cette dernière avait racheté les compagnies gérant l’exploitation des parcs pénitenciers des années auparavant, comprenant que cela pourrait lui être très utile. Elle en avait profité pour en faire quelque chose de beaucoup plus rentable, il n’y avait plus de couloir, plus de parloir, rien que des cellules où il était juste possible de mettre un lit individuel et de se tenir debout ou assis. Les murs étaient en acier inoxydable et garantissaient l’emprisonnement des détenus. Les cellules pour leur majorité avaient été construites sous terre. Il était courant que lorsqu’un nouvel immeuble voyait le jour un certain nombre de cellules d’emprisonnement en métal soient mises dans les fondations et que d’autres le soient sous terre. Les prisonniers enfermés souvent pour le reste de leur vie pourrissaient dans leur boîte de métal à la lumière du téléporteur qui les y avait emmenés. Ce dernier étant bien entendu programmé pour ne pas accepter de téléportation de sortie des prisonniers. Les personnes enfermées dans ces cellules et qui n’avaient pas les puces adaptées à la régulation de leur fonction physiologique n’avaient d’autre endroit pour faire leurs besoins que le téléporteur qui les envoyait dans des champs comme engrais naturel. Par ce même téléporteur leur était envoyé un peu d’eau et de nourriture de façon régulière. Les plus audacieux qui pensaient pouvoir s’évader en ouvrant le téléporteur pour le reprogrammer mouraient dans l’explosion tout en condamnant leur cellule.
Raphaëlle qui avait accès à tous les dossiers des pénitenciers pouvait faire des marchés avec certains tueurs ou voleurs qui y croupissaient. Elle utilisait donc les téléporteurs pour communiquer avec eux. Le contact par puce téléphonique était impossible, car lorsqu’un détenu était condamné à une peine de plusieurs années cette dernière lui était arrachée avant de le mettre en cellule (celle-ci ne pouvant jamais être remise par la suite). Pour communiquer avec un détenu Raphaëlle mettait en contact un téléporteur avec celui de la cellule et envoyait un petit robot voir le prisonnier lui expliquant l’opportunité qui lui était présentée. Ensuite le détenu était invité à aller dans les locaux de la Galaxy Corporation. S’il essayait de se téléporter ailleurs, la machine ne faisait rien et le détenu resterait éternellement dans sa cellule, puisqu’il n’était pas digne de confiance. Le petit robot, lui, exploserait systématiquement et ce en blessant bien souvent le détenu qui, si c’était le cas, mourrait probablement de l’infection de l’une de ses plaies. Par contre, si le prisonnier se téléportait là où on lui avait dit de le faire il se retrouvait entouré de gardes armés et pouvait écouter les propositions de Raphaëlle qui se trouvait juste en face de lui. La plupart du temps en échange de services qu’il lui rendrait le détenu allait avoir une nouvelle vie. Il serait une ombre au service de la Galaxy Corporation, obligé de faire tout ce qu’on lui demanderait. Il devrait aussi accepter qu’on lui greffe une puce d’autodestruction qu’il pourrait contrôler mais que ses nouveaux supérieurs aussi pourraient activer. Cela lui permettait de se suicider facilement s’il le voulait et de se faire tuer par ses nouveaux employeurs s’il essayait de s’enfuir ou désobéissait. La majorité des détenus acceptaient le contrat ne voulant pas retourner moisir la fin de leur vie dans leur cellule d’acier souterraine et la totalité d’entre eux mourait dans l’année qui suivait. Les plus obéissants et efficaces pouvaient durer plus longtemps, mais la plus grande partie était soit tuée en action, soit se suicidait après avoir été blessée dans une mission, soit était tuée par désobéissance ou par inefficacité ou simplement parce qu’ils gênaient.
Frédéric’ venait de se téléporter dans les locaux de la Galaxy Corporation à l’endroit où les détenus qui acceptaient l’offre du robot qui leur était envoyé se téléportaient. Il venait de choisir ceux qui lui semblaient le mieux pour se débarrasser de Patrice Jik. Le leader des Téléligueurs avait déjà fait exploser la puce d’autodestruction de celui qui avait piégé la voiture de son supérieur, le jugeant inutile. Il avait trié les détenus par sexe, il voulait une femme et qu’elle soit jolie cette fois-ci. Ensuite il avait regardé tous les dossiers avant d’en trouver deux qui semblaient capables de tuer facilement son supérieur diminué. L’une des femmes était enfermée depuis cinq ans pour le meurtre de quatre couples sur une plage à la suite d’une crise schizophrénique et l’autre depuis trois mois pour l’assassinat de son fiancé qui la trompait. Frédéric’ avait été surpris de voir le nombre de jolies femmes qu’il pouvait y avoir en prison et pensait déjà qu’il pourrait utiliser l’autorisation de Raphaëlle de prendre des gens dans les cellules d’acier pour son plaisir personnel. Le leader des Téléligueurs choisit d’envoyer d’abord le robot dans la cellule de celle qui était enfermée depuis cinq ans et qui avait un passif la rendant plus apte à la mission qu’il avait à offrir. Lorsque le robot arriva dans la cellule, la femme l’attrapa pour le mettre face à son visage et dit à voix haute,
― D’où tu viens toi ? Tu veux être mon ami ?
Frédéric’ qui regardait un écran qui montrait ce que voyait le robot fut terriblement désappointé. Après cinq années d’isolement dans de telles conditions, la tueuse n’était plus que l’ombre d’elle-même, elle n’était plus du tout attirante et paraissait vraiment amoindrie par le manque de mouvements. Frédéric’ sans rien lui proposer fit exploser le robot malgré qu’elle le tienne dans ses bras face à son visage. Il envoya ensuite une autre machine identique dans la cellule de la femme qui était enfermée depuis trois mois. Cette fois-ci il ne fut pas déçu, elle n’avait pas été trop abîmée par son séjour en cellule, elle avait juste maigri un peu. Le robot lui expliqua ce qui lui était proposé et la femme se téléporta dans la pièce où se trouvait le leader des Téléligueurs. Les gardes étaient autour d’elle, leurs armes braquées dans sa direction. La jeune fille de vingt-trois ans tremblait de peur.
― Vous êtes donc d’accord pour effectuer cette mission pour moi ? demanda Frédéric’ Cino.
― Oui, si vous me promettez que je ne retournerai jamais dans ce trou infecte d’où vous venez de me sortir.
― Je vous le promets, répondit Frédéric’.
La jeune fille fut ensuite emmenée par les gardes pour se faire greffer son système d’autodestruction.