Chapitre 19 : L’appel

Publié le par Charles

 

Paméla’ n’arrivait pas à dormir, elle s’était tournée et retournée dans son lit, ne cessant de penser au lendemain lorsqu’elle allait joindre Thomas’ par puce téléphonique. De quoi allait-il lui parler ?

Après plusieurs heures de réflexion nocturne, elle décida de ne pas l’appeler, mais de contacter directement Léonard le lendemain matin, car après tout c’était bien avec lui qu’elle avait envie de discuter.

Elle se repassa une dizaine de fois tout ce qu’il s’était passé pendant la réunion. En y repensant, elle trouvait que Patrice Jik s’était assez mal comporté avec Léonard. A chacune de ses réflexions il lui avait répondu très agressivement, par contre lorsque les Téléligueurs coupaient la parole à un autre mouvement, il n’était pas comme cela.

Paméla’ avait, comme tout le monde, été surprise en apprenant que les Terres Bleues se séparaient de la Ligue. Qu’allaient-ils devenir sans l’appui du plus grand mouvement contre les téléporteurs ? C’était donc cela la transition dont parlait Léonard ?

Plus elle pensait, plus elle parvenait à découvrir des morceaux cachés du puzzle. Sur la partie de la table ronde de Léonard et de Thomas’, il y avait plein de papiers le jour de la réunion. Pourquoi avoir autant de documents pour ne finalement rien dire ? Ils n’étaient sûrement pas venus avec l’intention de se taire… Donc, quelque chose les avait poussés à rester muets et même à sortir de la Ligue quelques instants plus tard, mouvement dans lequel ils étaient depuis sa création vingt ans plus tôt.

Le jour finit par se lever et l’heure d’appeler les Terres Bleues arriva. Paméla’ posa la main contre son oreille et dit « Léonard Rei », elle patienta quelques secondes de plus de ce qu’elle aurait normalement attendu, puis renonça. Peut-être que ce n’était qu’une sorte de nom de scène et que sa puce téléphonique marchait avec un autre code prénom-nom.

Elle regarda la carte. Après tout elle avait été invitée à appeler Thomas’ et non pas Léonard. Elle posa à nouveau la main sur son oreille et dit « Thomas King ».

Evidement il y avait plusieurs personnes s’appelant comme cela sur les milliers de milliards d’humains vivants sur Terre et dans les colonies. Mais en prononçant le nom d’une personne on pensait automatiquement au visage de celle-ci, à sa position, à son travail, etc. La puce téléphonique utilisait tout cela pour effectuer la communication avec la personne désirée.

    Bonjour, répondit Thomas’ King.

    Bonjour Monsieur King, ici Paméla Maier, j’ai trouvé votre carte dans mon sac…

    Ah bonjour Paméla, comment allez-vous ? dit-il d’une voix chaleureuse.

    Bien je vous remercie, et vous ? se sentit-elle obligée de demander en retour.

    Très bien ! dit Thomas’.

    Je voulais savoir ce que cela signifiait, reprit Paméla’. Est-ce une idée de Monsieur Rei de mettre cette carte dans mon sac ?

    A vrai dire non, ce fut ma propre initiative, lui répondit Thomas’, mais Léonard, après que je lui ai expliqué ce que j’avais fait, me dit que c’était une très bonne idée.

Elle se rappela avoir lu ces mots sur les lèvres du leader des Terres Bleues le jour de la réunion, juste après que Thomas’ l’ait poussée vers Alberto’ D’Alino.

Paméla’ gardait une voix sévère, elle ne voulait pas paraître trop intéressée, surtout dans une conversation par puce téléphonique. De plus elle était déçue que l’idée de la carte ne soit pas celle de Léonard mais de Thomas’.

    Pourquoi avoir fait cela ? demanda-t-elle sèchement.

En l’entendant parler ainsi, la voix de Thomas’ trahit qu’il n’était, tout à coup, plus aussi sûr de lui.

    Et bien comme vous étiez venue nous voir et que vous aviez l’air de partager nombres de nos idées, j’ai pensé que vous pourriez être intéressée par le fait de nous rejoindre, dit Thomas’.

Paméla’ aurait aimé écouter cela de la voix de Léonard, même si elle ne savait pas ce qu’elle aurait fait alors, mais le fait de l’entendre de la bouche de Thomas’ ne lui plut pas du tout.

    Vous plaisantez ? dit-elle.

    Pas du tout, je suis très sérieux, répondit-il.

    On dirait que vous ne prenez pas en considération un léger détail… Je suis membre des Grands Océans et contrairement à vous je ne retourne pas ma veste si facilement en laissant tomber la Ligue, dit-elle en coupant la communication.

Elle regretta aussitôt d’avoir réagi de cette manière, si précipitée, mais il était déjà trop tard. Thomas’, lui, entendant la coupure de communication, reposa la main sur son bureau en pensant qu’il avait fait une erreur en lui laissant sa carte.
 

Publié dans Livre: Terre Bleue

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